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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 18:24

fillettes

La prochaine mission d’UNISAHEL aura lieu en janvier 2014, pour l’essentiel en soutien aux maisons des jeunes de l’ASECD et de la MJCA. Elle sera axée sur  le travail d’animation autour du livre et l’utilisation des documents de la bibliothèque.

En effet ces deux associations qui œuvrent dans des zones très pauvres à la périphérie de Ouagadougou,  touchent chacune plus de mille enfants. Elles ont entrepris un considérable travail social, éducatif et culturel. Et notamment de soutien scolaire, dans un contexte où la scolarisation rencontre de multiples difficultés : l’enseignement se déroule en français, langue que les familles ne pratiquent pas, ignorent même parfois ; dans des classes aux effectifs pléthoriques (une centaine d’élèves) les maîtres valorisent l’apprentissage par cœur des notions de base que les enfants ne comprennent pas toujours ;  les enfants s’expriment peu et la plupart restent passifs.

Une bibliothèque est une ressource importante pour faire bouger les choses ! 

LectriceNotre premier travail, avec les responsables des bibliothèques, sera de trier et d’organiser la collection de livres pour en faciliter l’accès. Nous essaierons ensuite de mobiliser les différents  acteurs concernés (bibliothécaires, mais aussi enseignants de maternelle, du soutien scolaire et des études surveillées, et aussi éducateurs et animateurs des activités de loisir). Nous  réfléchirons ensemble aux méthodes pédagogiques actives à explorer pour utiliser la documentation,  former les enfants et adolescents à la recherche d’informations,  privilégier l’observation et la réflexion autour des documents. Nous prévoyons des séances d’animation avec les enfants par petits groupes. Il s’agira de les faire participer : jeux thématiques, manipulations de documents pour examiner leur forme, d’analyser leur contenu (textes, illustrations). Il est important de leur donner envie d’accéder par eux-mêmes à l’information. Mais il est tout aussi  important de susciter leur curiosité,  d’éveiller leur imaginaire, de leur faire découvrir une source d’évasion et de plaisir.Lecture

 

En 2011, un important don d’ouvrages  de la bibliothèque municipale de Rouen a été attribué à la MJCA. En 2013 c’est l’ASECD, qui bénéficie d’un don de la bibliothèque municipale de Toulouse.

Mais nous avons aussi acquis et envoyé de nombreux ouvrages d’auteurs africains ou publié par des éditeurs africains, voire des documentaires sur le continent africain et ses richesses.

Pour la préparation de ces journées, différents contacts ont été pris. Nous comptons sur l’appui des responsables de l’ASECD et de la MJCA ainsi que sur la  participation effective des enseignants et animateurs concernés,  pour mener à bien cette mission.

Elle sera également l’occasion de rendre visite à quelques uns de nos autres partenaires et de conforter les liens que nous entretenons avec eux.

       

Madeleine Avrain et Anne Marinet-Redaud    

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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 22:28

En zone Sahélienne la gestion de l’eau est une question de survie !
Voici le vocabulaire qui, au Burkina Faso, vous permettra de comprendre quelques uns des procédés mis en œuvre par les paysans. Ces mots, empruntés à la langue des Mossi, vous les retrouverez dans leurs témoignages, vous les entendrez si vous allez à leur rencontre.


Banka – mare creusée au point le plus bas de chaque champ pour y recueillir l’eau de pluie, éviter qu’elle ne ravine la parcelle et lui permettre d’alimenter la nappe phréatique.


Bocage sahélien (Wegoubri en Mooré) - paysage de prairies et de champs, entourées de haies vives, et planté de bois ou, plus souvent de rangées d’arbres. Les haies protègent des troupeaux errants et du vent desséchant, les arbres créent des zones d’ombre ; les uns et les autres fournissent des fruits, du bois, …


Bulli – un étang artificiel,  retenue d'eau alimenteé par la collecte des eaux de pluie, notamment celle des chemins et des routes. Il facilite le renouvellement des nappes phréatiques, et constitue une réserve d’eau pour la saison sèche (maraichage, abreuvoir pour les troupeaux ...).

 

Diguette – très petite levée de terre pour combattre les ruissellements de surface qui emportent les bonnes terres.


Puits racinaire – un trou qui ne fait guère plus d’un mètre de diamètre, mais peut descendre jusqu’à 6 mètres de profondeur, pour atteindre la couche de terre meuble située sous la latérite et permettre un bon enracinement des arbres.


Zaï – technique de culture, initiée au Yatenga, situé au nord du Burkina, dans une zone particulièrement sèche. Elle consiste à creuser des poquets en forme d’entonnoir, dans lesquels on dépose du compost avant d’y faire le semis : sorgho, maïs, etc. Cette technique a permis de doubler, voire de tripler les rendements.

 

Bouli Oct 1

Un buli dans la province du Sahel au Burkina Faso

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 16:13

 

Aujourd’hui nous accompagnons Nadia qui part 1259 EDR Modelagetravailler avec les enfants des rues (ou EDR), action organisée par l'ASECD. Nous rencontrons Cyril et Ismaël, avec lesquels Nadia avait fait la maraude la veille. Le but de ces maraudes - qui ont lieu tous les soirs entre 21 heures et 23 heures - est de voir ce que deviennent les enfants des rues, de bavarder avec eux et, si nécessaire, de leur prodiguer quelques soins infirmiers. Un animateur accompagné d’un infirmier, chacun sur sa moto, circulent ainsi en ville, là où ils savent que les enfants vont passer la nuit.

Ce matin dès 9 heures, au foyer d’accueil, 6 ou 7 enfants sont présents ; ils ont entre 12 et 16 ans et jouent aux cartes. Nous leur proposons de jouer avec eux, mais nous ne comprenons pas leur jeu. Alors nous leur expliquons un autre jeu, la bataille. D'autres adolescents arrivent un peu plus tard. Ils ont déjà travaillé un peu pour se faire les quelques francs  qui assureront leur repas du soir.

Il faut observer ces enfants : une heure occupée requière une attention intense, puis ils se fatiguent. D’où l’utilité de changer d'activité. Nadia leur propose ce matin de manipuler la pâte à modeler. Ils ne connaissent pas ce matériau et posent des questions. Très intéressés, ils se mettent au travail. Certains font preuve d'imagination. Mais nous voyons très vite qu'il faut passer à autre chose : Cyril propose une discussion entre eux et nous. Intéressant d'écouter leurs désirs et leurs questions. Certains bricolent déjà chez des artisans : soudure ou menuiserie et espèrent en faire leur travail. D’autres rêvent d’aller en France. A notre question : « Pourquoi ? » Ils répondent « Parce que c’est beau ! » 

 

1133 EDR Cartes

Le centre reçoit environ 60 jeunes par semaine, à raison de 12 à 15 par jour. N’étant pas scolarisés, ils sont très nombreux à ne pas parler le français ; c'est pourquoi des cours  de rattrapage et d’alphabétisations sont organisés ; ainsi que l’apprentissage de  quelques notions d’hygiène et de premiers soins. Les activités  récréatives  ne sont pas négligées, jeux, danses. A midi, un repas leur est distribué, un moment très apprécié ! Plusieurs vont nous proposer de goûter au plat de riz.

 Tous ils doivent se plier à certaines règles et participer à des taches bien définies : nettoyer les locaux, laver leur linge, se doucher. Tout est organisé avec l’objectif  de les socialiser. Une fois cette première étape franchie, les éducateurs pourront étudier avec eux un projet de réinsertion ; en leur compagnie, ils rendront visite à des artisans. Quelques adolescents sont aptes à entrer en apprentissage, voire à réussi une formation professionnelle : ils échapperont à la mendicité et aux petits boulots car ils auront un débouché dans un travail reconnu, qualifié.

L'association essaye aussi de maintenir le lien avec les familles et, quand cela paraît souhaitable de réinsérer ces jeunes adolescents dans leur village d’origine. Ce qui ne  semble pas toujours évident, les difficultés venant surtout des parents en grandes souffrances financières : les ainés d’une nombreuse fratrie doivent se débrouiller.

Pourtant les animateurs sont contents des résultats déjà obtenus - et gardent confiance…

Serge et Michelle Levée

 

 



par UNISAHEL

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 16:51

Le lycée Saint Philippe

 

      Koupéla est une ville du Burkina Faso situé à 130 kilomètres à l’Est de Ouagadougou. Sa population s'élève à environ 22 000 habitants. C’est dans cette ville que nous allons visiter lycée d’enseignement général Saint Philippe, avec qui UNISAHEl a des relations anciennes : en 2000 nous leur avions donné un Pick-Up Peugeot, toujours en service. Ce lycée reçoit environ 1000 élèves, jeunes gens et jeunes filles de Koupéla et des villages environnants.  Nous y sommes attendus par Jean-Baptiste Konkobo, Coordinateur, qui nous fait visiter les lieux, un vaste jardin qui accueille plusieurs bâtiments, dont une bibliothèque et un internat.

      Mais ce lycée est aussi un établissement d’enseignement technique. Un grand bâtiment lui est réservé, qui comporte plusieurs classes. Nous entrons dans l’une d’elle, une dizaine d’élèves nous accueillent chaleureusement. Ils sont heatelier de mécanique-Kureux d’être là et de suivre les cours où sont enseignées les matières concernant la mécanique auto. Les nouvelles technologies qui équipent maintenant les véhicules sont à l’ordre du jour, même si ces véhicules ne sont pas encore très présents en Afrique.

      L’obtention d’un diplôme dure quatre ans. Une fois leur diplôme obtenu, les étudiants trouvent facilement un emploi, soit chez un garagiste, quelquefois en créant leur propre emploi.

       Nous nous arrêtons à l'atelier de réparation, une activité qui fonctionne très bien. Des stagiaires viennent des garages environnants pour parfaire leurs connaissances, de nombreux véhicules stationnent à l’extérieur devant l’atelier, attendant d’être réparés par les apprentis, ce qui apporte quelques finances pour le lycée. L’un des anciens apprentis est maintenant responsable de ce secteur.

 

 

Des briques pour le village

    Voici maintenant les bâtiments de la briqueterie. Devant notre questionnement concernant la mise en route de cette activité, Jean-Baptiste Konkobo nous affirme que tout le matériel a été révisé et graissé. Deux groupes électrogènes, un petit pour la cuisson des briques, un second plus important

Briqueterie-K pour le mélange de l’argile,  ont été commandés en France, l'un d'eux est arrivé à Ouagadougou, le second doit arrivé début février.

     Un partenaire de l'association AGIR sera sur place dès la mi-février pour aider au démarrage de cette activité qui semble avoir une très grande importance aux yeux des responsables de Saint-Philippe ; « Il ne s'agit pas de louper le démarrage, c’est important pour l’avenir des jeunes » nous affirment-ils.

     La formation de 15 briquetiers et de 12 maçons est prévue dans un premier temps. Elle doit durer deux ans. Ils seront initiés à la fabrication de briques cuites ainsi qu’à la fabrication de briques crues avec un mélange de 10/% de ciment, pour plus de solidité. Il faut savoir que les fortes pluies d’été font beaucoup de mal aux habitations et que la reconstruction a toujours un coût.

      Des charrettes attelées d'un âne seront « prêtées » à un certains nombres de jeunes du village, ils apporteront l'argile sur le chantier à la demande, ce qui évitera la location d'une benne trop onéreuse.

 

   Les responsables du Centre Saint-Philippe souhaitent utiliser une certaine quantité de briques pour la construction d’un second bâtiment pour l’internat. Beaucoup d’élèves trouvent difficilement  à se loger en ville, l’internat est un confort pour leurs études.

 

 

Le collège de Lioulgou

     Jean-Baptiste Konkobo nous emmène ensuite jusqu'au collège agricole de Lioulgou qui est situé à 20 kilomètres de Koupéla. 180 enfants (60% de filles) fréquentent cet établissement – qui à la rentrée 2013 deviendra un lycée en ouvrant, dans un premier temps, une classe de seconde. L'activité agriculture et élevage démarre doucement. La construction d'un château d'eau est en cours, il permettra une meilleure alimentation en eau pour le maraichage. Des canaux d'irrigation sont creusés, les parcelles de terre entre les canaux devraient être bien productives. Mais il faut attendre la prochaine saison des pluies pour une mise en culture de tout le terrain.

 

 

château d'eau-K

     La formation des jeunes brodeuses a été abandonnée au profit d’une formation plus prometteuse (alphabétisation et gestion) des jeunes femmes. Elle leur permettra de créer, dans les villages, leur propre emploi. Il sera possible de les aider avec un microcrédit . Cette formation est donnée par des tuteurs qui se déplacent dans la campagne. En 2010 UNISAHEL a doté le Centre de Lioulgou d’un 4x4 Nissan – tant pour l’activité enseignante que pour le soutien aux coopératives féminines.

Le chateau d'eau en construction


P1080258corvee-d-eau.JPG
      Des tuteurs se déplacent également pour suivre les collégiens qui, du fait de leur éloignement, ne peuvent venir régulièrement au collège.

   Il a été heureusement prévu la construction d'un internat pour  loger ces collégiens. Les briques de la briqueterie serviront également à réaménager le vaste terrain du collège et à le clôturer (34 ha). Le travail ne manquera pas aux futurs briquetiers !

 

                                         La corvée d'eau pout l'internat

 

À consulter également : "Une formatipn professionnelle au Burkina".

 

Serge et Michelle Levée

 

 

4-4x4 Lioulgou

Le 4x4 en plein travail !

 

 

 

 


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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 20:47

Héritages

Jules Méline, ministre de l’agriculture, déclare en mars 1899 qu’il veut « décourager par avance les tentatives industrielles qui pourraient se faire jour dans nos colonies, obliger en un mot nos possessions collègiennesd’Outremer à s’adresser exclusivement à la métropole pour leurs achats de produits manufacturés, et remplir de gré ou de force, leur office de débouchés réservés à l’industrie métropolitaine » (cité par René Dumont dans L’Afrique noire est mal partie). Cette orientation des premiers temps de la colonisation semble hélas avoir survécu aux Indépendances : dans l’Afrique subsaharienne, il y a toujours une grave déficience des industries de transformation des produits locaux (agricoles ou miniers) et de la production industrielle en général. Comment s’étonner dès lors de la très grande déficience aussi des établissements de formation Collégiennes.                                        professionnelle ?

 Dans tous les domaines à l’exception peut-être du secteur tertiaire, plus proche par certains .côtés de l’enseignement général qui formaIt ces cadres « moyens » dont les coloniaux avaient besoin.               
                                                                                           ou enfants des rues ?

Alphabétisation

Quelques anecdotes

Nous visitons deux classes de 3° et, naïvement, je demande aux élèves de me dire quel est leur projet d’avenir. Dans le collège d’enseignement général la réponse fuse de tout côté : « réussir le BEPC ». Et après ? rien, le silence s’installe… avec le BEPC on se rangera demain dans la classe privilégiée, dans l’élite ! du moins aujourd’hui on l’espère. Et que disent les élèves du lycée agricole  voisin ? Ils sont plus timides, mais après un moment silencieux, une main se lève, et l’audacieux  répond « devenir fonctionnaire » ! Je regarde la ferme qui jouxte l’établissement, le périmètre maraicher, les volailles et les porcs… toute cette ambition de nourrir la population, de développer une agriculture durable, de remplacer les troupeaux errants par un véritable élevage, les élèves, et surtout les meilleurs d’entre eux n’en n’ont cure ! Ils se voient inspecteur, préfet, ministre …  gratte papiers plus probablement ! Voire marginaux…

 

Et dans une école primaire de campagne, à la question « Quel est le métier de ton père ? », un gamin nous répond « il n’en n’a pas, il est paysan » ! Nul le savoir-faire des paysans ? Inutile leur rôle dans un pays où la faim menace la population – notamment dans les campagnes ?

Dès lors, nous admirons la sagesse de la ferme pilote de Guié : en quatre ans elle forme de jeunes agriculteurs au métier « d’aménageur rural ». C’est joliment dit ! Cela peut motiver les jeunes et après tout cela définit bien le travail qui les attend : faire reverdir le Sahel…

 

Enseignements burkinabé

Le Burkina manque cruellement d’ouvriers et d’agents de maîtrise qualifiés – tout comme de leaders paysans.

L’enseignement technique et professionnel reste très insuffisant : 9 établissements publics, toutes filières confondues, 9 aussi dans l’enseignement confessionnel. Et plus de 50 établissements privés, principalement pour le secteur tertiaire – mais trop souvent des établissements à but lucratif (cf. le « répertoire des Formations techniques et professionnelles de l’Organisation Internationale de la Francophonie »). Le constat, fait par les responsables du système éducatif eux-mêmes, est clair : “L’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de stratégies visant à combler ce déficit en compétences est une question urgente dont la solution ne peut plus attendre ».

vocabulaire

L’éducation formelle (se déroulant dans le cadre scolaire, universitaire ou professionnel) ne parvenant pas à prendre en charge tous les jeunes, le gouvernement encourage la création d’organismes d’éducation « non formelle », qu'il inscrit dans une « stratégie de croissance accélérée et de développement durable ». L’éducation non formelle repose sur des formules variées qui débouchent parfois sur une réintégration dans le système « formel », mais qui, pour le moins, permettent l’alphabétisation et la formation professionnelle de ceux qui n’ont pas fréquenté l’école.                            Vocabulaire moré/français

Deux associations de Ouagadougou que soutient UNISAHEL s’intègrent de façon exemplaire dans ce mouvement d’innovations pédagogiques, faisant de la structure même d’un quartier déshérité un levier du progrès sociétal. Il s’agit de remplacer la mendicité ou la débrouille sous toutes ses formes - qui sont souvent les seules perspectives envisagées par les jeunes de ces quartiers - par une vraie qualification et l’ambition de s’insérer dans le développement du pays, par une éducation à la citoyenneté. La MJCA* ouvre dans son secteur un CEBNF (Centre d’éducation de base non formelle). L’ASECD** a mis en place pour les adolescents « de la rue » un réseau d’apprentissages que vient compléter l’alphabétisation dispensée au sein de l’association.

 

Le groupe St Philippe et la formation professionnelle

À Koupéla, le lycée Saint-Philippe a fermé sa section professionnelle «  économie ménagère » et désormais, dans deux salles de classe, les machines à coudre et les cuisinières  vieillissent, solitaires et empoussiérées. Mieux traitée – et probablement plus porteuse en terme de débouchés -  la section de mécanique auto a repris son activité, grâce notamment au soutien de la « Fondation d’Auteuil ».

canaux Le groupe St Philippe dispose aussi d’une annexe, un collège agricole dans le village de Lioulgou, situé à 25 km du centre ville. Ces jeunes élèves auront demain un rôle capital pour l’avenir du pays : lutter contre la désertification, valoriser les ressources en eau pluviale, nourrir la population ! Le changement climatique, la mondialisation , la pression démographique, … autant de mutations qui impliquent une évolution des pratiques agricoles et des savoirs… Seuls des jeunes correctement formés pourront répondre à ces défis du XXI° siècle !

                                 Canaliser l'eau de la saison des pluiesBriqueterie group
 L’enseignement professionnel coûte cher et peu d’établissements se lancent dans l’aventure ! Aussi est-ce avec beaucoup d’intérêt qu’UNISAHEL a accueilli et encouragé un nouveau projet du groupe St Philippe : relancer sa briqueterie et en faire un outil de formation. De briquetiers d’abord, capables de produire, à partir de la glaise locale, des briques crues et des briques cuites ; d’ouvriers maçons qualifiés ensuite qui, en guise de travaux pratiques, mettront en œuvre le projet gouvernemental : construire des logement sociaux de qualité, en zone urbaine, mais aussi dans le monde rural. Le « banco » a certes l’avantage d’assurer une bonne isolation thermique… mais il a le redoutable défaut de se déliter lorsqu’il subit une trop longue immersion dans les flaques créées par une forte pluie. Et une saison des pluies bénéfique pour les récoltes est parfois catastrophique pour les habitations des familles les plus modestes.

UNISAHEL à KL’objectif est de créer des emplois qualifiés pour les jeunes ruraux, de leur assurer un avenir professionnel utile à toute la communauté - plutôt que de les voir gagner la ville, où aucun avenir ne leur est promis. Et même, pour les moins qualifiés d’entre eux, il reste une possibilité d’emploi : la charge de récolter la glaise et de l’apporter à la briqueterie grâce à un âne et une charrette. Un projet ambitieux, soutenu par la Coopération française, dont UNISAHEL suivra la progression et auquel il projette d’apporter une modeste contribution.

UNISAHEL de retour à Koupéla

                                                                                          Jacqueline Gascuel, secrétaire générale

 

Pour plus d'informations sur ces maisons

consulter leurs sites : 

*  MJCA <dunialavie.burkina.free.fr>

** ASECD <burkinafaso-asecd.com>


 

                                                                      

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 09:08

     Notre président d’honneur, Jean-Pierre Hammel nous a quitté le 2 août, après un week-end en famille, en pleine conscience et bonheur. Ancien directeur de l’École Alsacienne, il a longtemps été président d’UNISAHEL, dont il a pris plaisir à décrire l’activité en toile de fond d’un roman, publié en 2000 : Sabédougou. Il aimait à préciser les orientations de l’association et il n’y a peut-être pas de meilleur moyen de lui rendre hommage, aujourd’hui que de relire le texte qu’il avait écrit pour le dossier de présentation de l’association.

 

 

 

 

Les projets que nous soutenons

 

     Pour celui qui se penche sur la misère du monde, le premier obstacle suffit à donner le vertige : c’est l’énormité du gouffre creusé par les inégalités. Par quel bout aborder le problème ? Vient très vite le second obstacle se sentir seul en face d’une tâche énorme. La solution: s’unir, créer des structures solides dotées du répondant indispensable : l’argent. Mais ce premier pas franchi, le second n’est pas forcément le plus facile : se mettre à l’écoute. Car les bonnes volontés les plus désintéressées peuvent trébucher : la tendance dominante serait d’investir beaucoup dans une réalisation importante, capable de faire face, “à l’occidentale”, aux problèmes de tel coin du monde que, par hasard, on connaît mieux que d’autres.

 

    Or, plus le projet est vaste et nourrit l’espoir de rendre d’importants services, plus il a tendance à privilégier les aspects “à l’occidentale”. C’est alors qu’on s’aperçoit qu’il n’est pas accueilli comme on l’espérait par la population locale. Il devient vite un lieu d’ignorance mutuelle, d’incompréhension, de conflits entre deux cultures dans ce qu’elles ont de plus subtil : la vie quotidienne. Faire de l’humanitaire, ça s’apprend !

baobab grenier

 

     Et d’abord, il faut se rappeler que la terre africaine n’est pas à vendre, elle appartient au village qui y est construit. Ce sont les anciens du village qui en sont responsables. Nous ne pouvons fonder notre aide sur l’achat d’un terrain et l’édification de locaux, comme en Occident. Il faut commencer par écouter et faire confiance.

 

   Ceux qui ont le privilège de connaître et de soutenir ce que les organisations humanitaires appellent des micro-projets savent que là est l’essentiel. Celui qui donne un poste de soudure à un atelier africain imagine rarement ce que les bénéficiaires sauront en faire. Mais en revenant après coup, il le découvrira et pourra s’imprégner d’un aspect de la culture locale. Celui qui laisse une mobylette ou un vélo dans un village a des idées sur son futur emploi.., mais ce ne sont pas ces idées-là qui, à l’usage, se révèlent les meilleures. Et peu importe ! 

 

   Ce qui est essentiel, c’est qu’en donnant le deux-roues ou le poste de soudure, on aide à créer le noyau d’où pourra sortir ce que seuls les habitants du lieu peuvent faire naître. En quelques mois, la mobylette a parcouru des kilomètres et quatre villages ont décidé de s’associer pour améliorer leur agriculture... Et maintenant la création d’un centre de soins pour cette association de villages est devenue envisageable. Voilà un micro-projet qui en induit un autre ! Avec le poste de soudure, l’atelier a réalisé des fauteuils pour handicapés, bravo : ceux-là résistent mieux que d’autres aux accidents de terrain de la zone sahélienne. Et l’atelier de soudure peut s'associer à un centre artisanal pour la réinsertion des handicapés.

 

   Nombreux sont nos amis africains qui nous ont dit combien vaincre l’obstacle des distances est important. Une voiture robuste et fiable permet des réalisations que nous n’avions pas toutes imaginées... Offrir une voiture à une structure dont nous connaissons l’efficacité, c’est être sûr qu’elle sera rentabilisée !

 

 


 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 22:29

 

Filly HIMO Femmes*

 

Au Burkina Faso, dans la région de Ouahigouya, la ferme de Filly a profité de la saison sèche pour programmer la construction de deux bullis - ces marres artificielles que les pluies viendront remplir. Il s'agit d'un travail rude, où est appliqué le principe du chantier à "Haute intensité de main d’œuvre" (ou HIMO).

Ce concept a été initié par le BIT (Bureau International du Travail), dans les années 70. Développé aujourd'hui dans une quarantaine de pays, il vise à mettre en valeur les ressources locales : outils, savoir-faire, main d’oeuvre, pour réaliser des travaux communautaires, notamment dans le domaine agricole. En confiant ces travaux à la population villageoise plutôt qu'à des entreprises, on obtient une meilleure qualité des réalisations et une source de revenu pour tous ceux qui participent aux chantiers. Et par là-même, on évite d’importer des machines de chantier et d’utiliser des énergies polluantes.

  À Filly, il s'agit de travaux de terrassement : dès janvier 2011, on a creusé dans le sol durci par le soleil et la sècheresse et utilisé la terre ainsi dégagée pour construire les digues de retenue du premier bulli. Les femmes ont porté leurs cuvettes sur la tête, en un ballet incessant. Ce bulli a recueilli, malgré l’insuffisance des pluies durant la saison pluvieuse de l'été 2011, une grande quantité d’eau qui constitue une réserve très appréciée par les hommes et les animaux.
Les objectifs essentiels de ces travaux, tels que le précise le rapport  annuel sont de :
1. Infiltrer les eaux de ruissellement en vue de recharger la nappe phréatique et de faciliter à court ou moyen terme, la réalisation de points d’eau moins profonds (forage ou puits) ;
2. Protéger les zones en aval de l’érosion des terres cultivables et de l’inondation des champs ;
3. Offrir aux villages de Filly et environs une source abondante d’eau pendant toute l’année ;
4. Faciliter les travaux de construction et permettre le maraîchage en saison sèche.

Rapport annuel AFW.FPFilly 2011

 

 

    Voici un bouli à la fin de la saison des pluies de 2011.


    Les premières pluies de juin 2012 sont encourageantes et les agriculteurs, plus vigilants que jamais, se sont vite mis à l'oeuvre pour bien entamer les travaux agricoles de cette saison pluvieuse.

 

 

 

 

 

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 22:03

Dans le monde, les filles représentent 70% des 130 millions de jeunes qui ne vont pas à l'école, et elles sont confrontées à la pauvreté, à la discrimination, à de multiples formes de violence et d'exploitation.  

Au cours de nos missions au Burkina Faso, nous avons pu nous rendre compte du faible nombre d’enfants ayant accès à l’école : moins de 50% dans le monde rural – et parmi eux une majorité de garçons. L’enquête nationale, réalisée en 2006 sur la population (de 7 ans et plus) fait apparaître un de taux de 85% de femmes n’ayant jamais fréquenté l’école. Les autorités du Burkina se préoccupent de cette situation et conduisent des opérations de développement. Mais  les progrès de l’égalité des chances pour l’accès à l’enseignement primaire sont très lents : en  2001 on comptait quatre filles scolarisées pour six garçons ; en 2011, 9 filles pour 11 garçons. Et moins de 5% des filles du milieu rural accèdent au lycée. Cela va mieux dans les villes … où ne vit que 20% de la population.

Et si on se penche sur les résultats  aux examens, sur les redoublements ou les abandons en cours d’un cycle scolaire, la situation est pire ! Fodé M. SIDIBE, un des quatre consultants ayant eu la charge de mener, en 2009, l’étude « Éducation et culture » commanditée par le Centre international pour l’éducation des femmes et des filles en Afrique/UNESCO, l’explique : « le plus souvent dans nos pays, lorsque la fille revient de l’école, elle assiste sa mère pour accomplir les tâches ménagères. C’est ainsi que puiser l’eau, laver les plats, moudre le mil, préparer le repas constitueront le quotidien d’une jeune fille même scolarisée ».

Pogbi**-copie-1

L’association Pogbi

            Pogbi veut dire « petite femme » en langue moré. Cette association, créée en 1995, a pour objectif de « soutenir la scolarisation des filles de milieu rural du Burkina Faso et de créer pour elles un environnement de vie et d’études favorable ». Elle intervient principalement dans la commune de Dapélogo (dont Guiè fait partie). Son action a deux versants : d’une part un réseau de parrainages scolaires  (152 filleules parrainées actuellement : 87 à l’école primaire, 53 au collège, 5 au lycée, 3 dans l’enseignement technique et 1 à l’université), et d’autre part la gestion d’un foyer qui héberge à Dapélogo les collégiennes et leur offre les meilleures conditions d’étude. Un important travail de relations avec les enseignants et les familles est confié au responsable local de cette association et justifierait l’attribution d’un véhicule utilitaire.

(Cf. www.pogbi.org)

Le foyer

Le foyer compte 56 places, réparties dans 7 bâtiments. Chacun  dispose d'une salle de travail, d'un préau, d'un logement pour la surveillante et de sanitaires. Ont été mis en place une cantine collective et un éclairage solaire. Les travaux d'extension achevés à la rentrée 2010 ont ajouté au foyer, outre le 7e dortoir, deux grandes salles de formation/réunion, un bureau pour le responsable local de l'association, ainsi que 2 cases de passage pour accueillir les visiteurs. Ils ont permis la création d’une bibliothèque riche de 2000 ouvrages : des dons soigneusement triés, et plus de 500 ouvrages africains achetés par l’Association. Elle est ouverte à tous les scolaires de la commune.

Pogbi Au potage

L’aménagement en 2009, dans l’enceinte du foyer, d’un potager puis d’un poulailler, entretenus par les collégiennes, permet d’améliorer les repas de la cantine. Et la vente du surplus des produits récoltés constitue une source de revenus pour le foyer .

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 16:44


 

     L’AMURT a pu, grâce au financement que nous lui avons fait parvenir, se doter d’une Toyota Hi-lux, l’indispensable 4x4 pour se rendre et se déplacer dans la province du Sahel, à l’extrême nord du Burkina Faso, là où il faut parcourir des pistes chaotiques, voire inexistantes, pour rejoindre les différents villages peuls ou bellas soutenus.                          Le responsable nous écrit : « je reviens juHilux AMURTste d’une visite à Déou. Ce fut le premier voyage avec la nouvelle voiture. Un nouveau monde ! Plus de casse, plus de secousses à vous déboiter le dos et un trajet en toute sécurité ! ». Et un fixe-au-toit lourdement chargé : tout le matériel nécessaire aux clôtures des nouveaux périmètres agricoles.


La Yoyota Hilux

 

      L’AMURT est la seule association à intervenir dans cette région. Pour son travail en faveur des femmes enceintes et des jeunes mères, elle a reçu de chaleureuses félicitations des autorités locales de santé : dans les 33 villages où elle intervient (population de près de 30 000 habitants), 100% des femmes enceintes avaient bénéficié des consultations prénatales.


Charrette-ambulance malade 

     Et si une charette tirée par un âne reste généralement le seul moyen de transport à la disposition des parturientes pour se rendre dans un centre de santé, le niveau sanitaire des villagesois progresse.

     En effet l’AMURT assure la formation des  « accompagnatrices villageoises » et organiscamp sanitairee des camps médicaux où les villageois viennent consulter et reçevoir des soins et des conseils appropriés. Le dernier, organisé grâce à la presence d’une infirmière canadienne a reçu près de 700 malades dans des zones qui ne sont pas couvertes par les services de santé Burkinabé.  Ce  programme se reproduit chaque année.

       

   L’AMURT suit aussi le développement d’une agriculture locale et a rénové le  Bouli (mare de retenue des eaux de pluie) de Déhou.

Le responsable nous écrit  " Nous avons déblayé plus de 5000 m3 de terre et un potentiel de 14000 m3 d'eau à stocker est là. Les jardins commenceront dès le début de la saison de pluies."


 

merci Unisahel

 

   

Signalons qu’UNISAHEL a bénéficié, pour le financement du 4x4, d’une contribution d’ « Échanges et Partage » (l’association de solidarité des salariés et des retraités du groupe Société Générale) - à hauteur de 5000 €.

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 10:43

 

    Un reportage publié dans le magazine « Faim et Développement » d’octobre 2011 nous donne des nouvelles d’un partenaire d’UNISAHEL au Togo , SADD (Solidarité et Action pour le développement Durable) , et de son coordinateur, Yves Dossou.

   

    Nous avions suivi le combat mené par SADD depuis 2003  en dialogue avec les services de l’État pour que le code du travail s’applique aux apprentis, largement exploités par leurs employeurs, souvent des artisans. Des avancées récentes donnent l’espoir d’une amélioration du sort de ces jeunes travailleurs.

 SADD est  aussi engagé dans d’autres combats de longue haleine, dont deux sont emblématiques.

Dans la Zone Franche de Lomé, les employeurs invoquaient l’apport économique qu’ils représentent pour l’Etat pour justifier l’absence de contrat de travail signés avec leurs salariés, ouvrant la porte à tous les abus en terme de salaire, droits sociaux, et conditions de travail. La mobilisation orchestrée par SADD a finalement fait aboutir la révision de la loi sur la Zone Franche, étendant la validité du Code du Travail à tout le pays.

L’enseignement privé constitue un autre terrain d’action. Ce secteur est très développé (55% des élèves, 80% à Lomé) suite aux plans d’ajustement structurels imposés par les institutions financières, et aux carences de l’Etat. De nombreux entrepreneurs ont occupé ce terrain en privilégiant leurs profits, au détriment des droits des enseignants. En fédérant les syndicats, dont un nouveau créé suite à des formations dispensées par SADD, une convention collective a pu être élaborée et le Smig commence à être appliqué à ce secteur.

 

Formation et Dialogue

    Deux des leviers utilisés par SADD dans ces actions sont la formation et le dialogue. Pour la première, de nombreuses sessions dispensées aux travailleurs leur ont ouvert les yeux sur leurs droits économiques et sociaux. Quant au dialogue, les forums sociaux, organisés par SADD depuis 2005, ont permis à tous les partenaires sociaux face aux services de l’Etat de mettre sur la table les problèmes quotidiens des Togolais, préalable nécessaire à diverses avancées.                                                                                   

B.Ollion

 

 

      Depuis l’effort de la SADD ne s’est pas ralenti et Yves Dossou nous écrit :

     « J’étais très pris par les préparatifs du 1er Forum Social des artisans sur le thème : “ Les artisans du Togo face aux risques sociaux : quelle dynamique pour une protection sociale efficace et efficiente ? “. Cette initiative de SADD va marquer  le début de la protection sociale des travailleurs/euses du secteur de l’économie informelle au Togo (allocations  familiales, couverture des accidents de travail, congés de maternité, pensions vieillesse, veuvage, assurance maladie etc.),  un défi de taille qui va surprendre adversaires et partenaires, ennemies et amis.

    «  Je puis vous affirmer que ni les maladies, ni les coups bas, ni les calomnies ne m’ont jamais égaré du chemin que j’ai choisi, celui de la libération des exploités, des opprimés et des sans voix pour créer les conPartner SADDditions d’une véritable restauration sociale, synonyme de victoire sur l’injustice sociale et l’oppression. Les résultats des actions de SADD ont atteint le niveau de non retour et seront gravés de façon  indélébile dans l’histoire des luttes sociales et citoyennes du Togo et de notre continent l’Afrique.

    « Je ne manquerai pas de vous faire le point très prochainement en mettant en évidence comment les camionnettes partners que nous a fournies UNISAHEL ont été au cœur de ce combat. »

 

 

 

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